dimanche 23 janvier 2022

IAÏ - UNITE DE L'ÊTRE


 


 



 

IAI est une notion qui n'est pas celle que l'on croit, elle est formée de 2 kanjis. En décortiquant I et AÏ on va voir la richesse de ces termes.

 

Premier kanji : I, signifie, exister, être, résider, vivre avec.

Il est composé de 3 éléments:

-          une image primitive de l'homme en haut

-          la croix est le chiffre 10 au milieu,

-          et le carré dessous, c'est la bouche.

On pourrait traduire la croix et la bouche comme dix bouches qui parlent à l'unisson, c'est l'unanimité.

Ou c'est la parole donnée par 10 générations, c'est la tradition.

Avec l'homme symbolisé qui est dessus de ces 10 bouches, c'est l'homme qui s'appuie sur l'héritage du passé, c'est l'être dans son essence, dans sa réalité.

 

Deuxième kanji: AÏ, vous le connaissez, c'est le même que dans celui que l'on a expliqué pou AÏKIDO, c'est l'union, l'unité, l'harmonie, l'entente, l'accord.

Cette fois-ci on a 3 éléments:

-          un toit au dessus qui recouvre

-          un trait au milieu qui correspond au chiffre 1

-          et encore la bouche.

C'est quand tout le monde sous le même toit parle d'une même voix, c'est l'unité !

 

Donc IAÏ c'est l'unité de l'être!

 

Dans notre pratique martiale, pas simple de comprendre IAÏ !

Mais c'est juste trouver notre unité corps-esprit. Et pour cela l'AÏKIDO est un formidable outil thérapeutique.

 


Dissertons !

On vit une époque ou notre cerveau (centre de notre spiritualité?) avec ces cellules spécialisées a de plus en plus d'informations de toutes parts, nous devenons sensibles à beaucoup plus de choses, mais c'est aussi paradoxalement une époque où il y a pleins de déséquilibres et à suivre l'actualité, de déséquilibres graves et lourds de conséquences.

Pas besoin peut-être d'arriver à ces extrêmes, mais ça commence peut-être par un petit malaise, un malaise "banal" souvent classé de passager. Celui où l'on est "mal dans sa peau" justement. Celui où l'on voudrait être ailleurs, celui où l'on voudrait changer les ordres des choses.

Bref qui ne peut réaliser ses désirs. De vrais frustrés !

Nous sommes des incompris, c'est la faute aux autres, à quelqu'un mais jamais à soi-même forcement !

La névrose nous guette si on n'y fait pas gaffe.

Le conflit est en nous, il fait son travail de sape et augmente de jour en jour.

OHHHH folie, tu me guettes ! et l'on s'égare ???? peut-être pas !

 

La séparation entre Ciel et Terre est un abîme rapide pour celui qui n'est pas centré et ancré, qui ne vit pas dans son unité, dans son corps et esprit. Unité d'être dans le moment présent.

Du reste on est en bonne santé quand on a établit une unité corps-esprit. C'est aussi le bonheur, c'est le I-AÏ !

 

On retrouve aussi la notion d'homme total, d'homme accompli TATSU JIN qui pourrait faire l'objet d'une autre dissertation.

 

Vous rajoutez le DO, le même que celui d'AÏKIDO à IAI et vous avez le IAIDO !

Pour beaucoup, c'est définit comme un art martial, fait pour dégainer son sabre le plus vite possible et tuer ses adversaires. C'est bien, mais à l'heure actuelle ce n'est pas ce qui est le plus efficace et c'est surtout loin de son sens ! Car si l'on rajoute la voie, le chemin donné par le DO, le IAIDO n'est donc pas abattre des adversaires mais la voie de l'unité de l'être, un programme plutôt zen que martial !

 

Avec le Budo, on retrouve cet unité d'être, en travaillant avec un adversaire, un partenaire. Ce sont des instants privilégiés, où les barrières s'effondrent, où l'on est unit à l'autre, comme des Frères sur la Voie !

Tori accompagne Uke sans la moindre pression dans son cheminement, dans son unité d'être. Mais Tori guide Uke sans illusion mais dans une réponse qui doit rester juste.

 

IAI est un combat de et contre soi-même pour retrouver l'unité de l'être.

 

IAI, la Voie vers le salut ?

 

 

samedi 22 janvier 2022

CARRE, TRIANGLE, CERCLE ET AIKIDO

Le carré Shikaku (shi = 4 et kaku = côté)

 

Pour délimiter un terrain, on trace à partir d’un centre référence (le 5ème orient, la terre, le milieu du terrain) et on part dans les 4 directions (devant, derrière, à gauche, à droite ou N, S, E, O. On a le premier axe, croisement vertical (feu et eau) et horizontal (bois et métal), la première croix ! On décrit un terrain avec des angles droits, c’est le carré.

En symbolique on utilise l’équerre.

Le carré, c’est aussi 2 lignes parallèles 2 à 2  = et | | qui si on les réunifie nous redonne notre axe, notre croix !

 

Le carré, on le voit, est donc mesurable. Et donc pour un occidental, si on mesure, on connaît !

L’inconnu devient connu par la mesure ! On évalue les choses, on mesure la qualité, la quantité.

Le carré, c’est donc la terre, le caractère solide, la base, la stabilité.

C’ est le minéral, donc le dur, le travail des « bruts », le travail musculaire sans finesse, la force brute, Go Taï.

On est dans le taï, le travail du corps. On acquiert les principes de base, on travaille sur le corps, les bases, on apprend la souplesse, la respiration, on commence à canaliser son énergie.

C’est le travail des débutants, on est pris par la saisie, on travail à partir de celle-ci. Mais c’est aussi celui des immobilisations (remise à la terre).

 

 

Le triangle Shakaku (sha = 3, kaku = côté)

 

Le triangle, c’est aussi l’homme, le Budoka. Il est debout, pied gauche en avant, la base est solide, elle est posée sur le sol carré. La tête dirigée vers le ciel (la voûte céleste, le cercle !).

C’est la garde triangulaire, posture stable et solide associé à la génération d’énergie.

Le travail se fait plus souplement, comme l’eau, c’est Jutai.

On est dans le gi, la technique. Le corps a été préparer en passant l’étape du carré, la pratique va pouvoir axer son travail sur d’autres notions, le centrage, la verticalité, le placement, l’efficacité, le rythme, la respiration…

On rentre dans le kokyu, on suit le mouvement de l’attaque et on n’est plus obnubilé par celle-ci.

Le triangle c’est les différentes trinité :

ciel - terre - humanité,

homme – femme – enfant,

naissance – vie – mort,

animal – végétal – minéral,

passé – présent – futur,

le centre – le + –  le - …

 

 

Le cercle Maru (= rond)

 

Le cercle est la représentation d’un cycle (tel le mouvement du soleil, il se lève à l’EST, se couche à l’OUEST et recommence chaque jour, comme les saisons …).

En symbolique on utilise le compas, instrument pour le tracer.

Mais on ne peut pas tracer facilement un cercle. Il nous faut un point, un axe solide pour l’élaborer et pour le circonscrire on a besoin du nombre pi pour le faire (pi qui n’a pas de fin en soi, 3,14159…. pour les matheux) !

La mesure est donc une approximation.

Le cercle symbolise la source illimité des techniques, la sérénité, la perfection.

Le cercle, c’est la représentation du ciel. Le travail est plus énergétique, on est plus dans le qualitatif.

C’est l’univers du ki. Le travail est Ryutai (gaz, air), infini. On ne pense plus aux techniques, elles viennent d’elles-mêmes et avec le kokyu s’il vous plait !

C’est le travail shin, de l’esprit. Le corps a été travaillé, les techniques assimilées, le travail est donc dans la spontanéité, l’improvisation.

 

O Senseï disait que l’aïkido est constitué de mouvements d’harmonisation circulaires. Un cercle est vide, le vide d’où émerge toute chose. Etre vide, c’est être libre. Du centre de ce vide, émerge le tout.

Le mouvement circulaire est la clef. Formez une garde triangulaire avec vos pieds au centre de la croix à l’intérieur du cercle.

 

L’aikido c’est passer par les étapes, taï, gi et shin, c’est faire passer le triangle du carré au cercle, dit autrement, c’est faire passer l’homme du fini à l’infini ! Beau programme non ?

 

 CARRE                                        TRIANGLE                                CERCLE




Terre

Homme – eau

Ciel – Air

Taï

Gi

Shin

Go Taï

Jutaï

Ryutaï

Suwariwaza

Hanmi Handachi Waza

Tachi Waza

 

 

On peut aussi trouver des parallèles avec le concept sho chiki bai, le pin, le bambou et la fleur de prunier.

 

Le pin est rond, on ne peut lui définir une face avant ou arrière mais il est représenté par un carré d’après la cosmologie shintô !

Le prunier est triangulaire. 4 triangles relient l’ensemble et génèrent la vie. Ils forment un cercle.

Le cercle fait référence au globe, à l’univers.

Le bambou représente la racine, l’origine et l’usage approprié de l’énergie.

 

 

Vous le voyez, l’étude de aïkido est bien plus que purement transpirer sur des tatamis, même si transpirer, faire partie du processus d’activation et de nettoyage de l’organisme, le misogi.

Il y a de quoi chercher pour celui qui s’en donne la peine. Et vous trouverez en fonction de votre propre investissement et de l’assimilation qu’en fera votre corps et votre esprit unifiés selon les règles transmises par O senseï !

Tout comme le musicien doit faire un avec son instrument, l’aïkidoka doit faire un avec lui-même (corps, esprit, intellect) et avec son partenaire …

 

 



 

 

ROUE DES ÉLÉMENTS : BOIS FEU TERRE MÉTAL EAU

 

BOIS

Souple, vert, printemps, gauche, est (naissance du jour) yin -

Energie qui croît, l’extériorisation

Foie / Vésicule


FEU

Chaud, rouge, été, monte vers le ciel, haut, sud (chaleur la plus forte à midi) yang max

L’énergie en pleine force, la croissance, la jeunesse.

Méridiens Cœur / Intestin grêle


TERRE

Centre, jaune, fin ou intersaison

Répartition de l’énergie, maturité

Méridiens Rate pancréas / Estomac 


METAL

Dur, blanc, automne, droite, ouest (fin du jour), yang -

Intériorisation de l’énergie, vieillesse

Méridiens Poumon / Gros intestin

 

EAU

Froide, noir, hiver, descend au sol, bas, nord yin max

Concentration de l’énergie, mise en profondeur, passage de la mort à la renaissance

Méridiens Reins / Vessie

 


FEU et EAU représentent l’axe vertical, les solstices

 

BOIS et METAL représentent l’axe horizontal, les équinoxes