dimanche 23 janvier 2022

IAÏ - UNITE DE L'ÊTRE


 


 



 

IAI est une notion qui n'est pas celle que l'on croit, elle est formée de 2 kanjis. En décortiquant I et AÏ on va voir la richesse de ces termes.

 

Premier kanji : I, signifie, exister, être, résider, vivre avec.

Il est composé de 3 éléments:

-          une image primitive de l'homme en haut

-          la croix est le chiffre 10 au milieu,

-          et le carré dessous, c'est la bouche.

On pourrait traduire la croix et la bouche comme dix bouches qui parlent à l'unisson, c'est l'unanimité.

Ou c'est la parole donnée par 10 générations, c'est la tradition.

Avec l'homme symbolisé qui est dessus de ces 10 bouches, c'est l'homme qui s'appuie sur l'héritage du passé, c'est l'être dans son essence, dans sa réalité.

 

Deuxième kanji: AÏ, vous le connaissez, c'est le même que dans celui que l'on a expliqué pou AÏKIDO, c'est l'union, l'unité, l'harmonie, l'entente, l'accord.

Cette fois-ci on a 3 éléments:

-          un toit au dessus qui recouvre

-          un trait au milieu qui correspond au chiffre 1

-          et encore la bouche.

C'est quand tout le monde sous le même toit parle d'une même voix, c'est l'unité !

 

Donc IAÏ c'est l'unité de l'être!

 

Dans notre pratique martiale, pas simple de comprendre IAÏ !

Mais c'est juste trouver notre unité corps-esprit. Et pour cela l'AÏKIDO est un formidable outil thérapeutique.

 


Dissertons !

On vit une époque ou notre cerveau (centre de notre spiritualité?) avec ces cellules spécialisées a de plus en plus d'informations de toutes parts, nous devenons sensibles à beaucoup plus de choses, mais c'est aussi paradoxalement une époque où il y a pleins de déséquilibres et à suivre l'actualité, de déséquilibres graves et lourds de conséquences.

Pas besoin peut-être d'arriver à ces extrêmes, mais ça commence peut-être par un petit malaise, un malaise "banal" souvent classé de passager. Celui où l'on est "mal dans sa peau" justement. Celui où l'on voudrait être ailleurs, celui où l'on voudrait changer les ordres des choses.

Bref qui ne peut réaliser ses désirs. De vrais frustrés !

Nous sommes des incompris, c'est la faute aux autres, à quelqu'un mais jamais à soi-même forcement !

La névrose nous guette si on n'y fait pas gaffe.

Le conflit est en nous, il fait son travail de sape et augmente de jour en jour.

OHHHH folie, tu me guettes ! et l'on s'égare ???? peut-être pas !

 

La séparation entre Ciel et Terre est un abîme rapide pour celui qui n'est pas centré et ancré, qui ne vit pas dans son unité, dans son corps et esprit. Unité d'être dans le moment présent.

Du reste on est en bonne santé quand on a établit une unité corps-esprit. C'est aussi le bonheur, c'est le I-AÏ !

 

On retrouve aussi la notion d'homme total, d'homme accompli TATSU JIN qui pourrait faire l'objet d'une autre dissertation.

 

Vous rajoutez le DO, le même que celui d'AÏKIDO à IAI et vous avez le IAIDO !

Pour beaucoup, c'est définit comme un art martial, fait pour dégainer son sabre le plus vite possible et tuer ses adversaires. C'est bien, mais à l'heure actuelle ce n'est pas ce qui est le plus efficace et c'est surtout loin de son sens ! Car si l'on rajoute la voie, le chemin donné par le DO, le IAIDO n'est donc pas abattre des adversaires mais la voie de l'unité de l'être, un programme plutôt zen que martial !

 

Avec le Budo, on retrouve cet unité d'être, en travaillant avec un adversaire, un partenaire. Ce sont des instants privilégiés, où les barrières s'effondrent, où l'on est unit à l'autre, comme des Frères sur la Voie !

Tori accompagne Uke sans la moindre pression dans son cheminement, dans son unité d'être. Mais Tori guide Uke sans illusion mais dans une réponse qui doit rester juste.

 

IAI est un combat de et contre soi-même pour retrouver l'unité de l'être.

 

IAI, la Voie vers le salut ?

 

 

samedi 22 janvier 2022

CARRE, TRIANGLE, CERCLE ET AIKIDO

Le carré Shikaku (shi = 4 et kaku = côté)

 

Pour délimiter un terrain, on trace à partir d’un centre référence (le 5ème orient, la terre, le milieu du terrain) et on part dans les 4 directions (devant, derrière, à gauche, à droite ou N, S, E, O. On a le premier axe, croisement vertical (feu et eau) et horizontal (bois et métal), la première croix ! On décrit un terrain avec des angles droits, c’est le carré.

En symbolique on utilise l’équerre.

Le carré, c’est aussi 2 lignes parallèles 2 à 2  = et | | qui si on les réunifie nous redonne notre axe, notre croix !

 

Le carré, on le voit, est donc mesurable. Et donc pour un occidental, si on mesure, on connaît !

L’inconnu devient connu par la mesure ! On évalue les choses, on mesure la qualité, la quantité.

Le carré, c’est donc la terre, le caractère solide, la base, la stabilité.

C’ est le minéral, donc le dur, le travail des « bruts », le travail musculaire sans finesse, la force brute, Go Taï.

On est dans le taï, le travail du corps. On acquiert les principes de base, on travaille sur le corps, les bases, on apprend la souplesse, la respiration, on commence à canaliser son énergie.

C’est le travail des débutants, on est pris par la saisie, on travail à partir de celle-ci. Mais c’est aussi celui des immobilisations (remise à la terre).

 

 

Le triangle Shakaku (sha = 3, kaku = côté)

 

Le triangle, c’est aussi l’homme, le Budoka. Il est debout, pied gauche en avant, la base est solide, elle est posée sur le sol carré. La tête dirigée vers le ciel (la voûte céleste, le cercle !).

C’est la garde triangulaire, posture stable et solide associé à la génération d’énergie.

Le travail se fait plus souplement, comme l’eau, c’est Jutai.

On est dans le gi, la technique. Le corps a été préparer en passant l’étape du carré, la pratique va pouvoir axer son travail sur d’autres notions, le centrage, la verticalité, le placement, l’efficacité, le rythme, la respiration…

On rentre dans le kokyu, on suit le mouvement de l’attaque et on n’est plus obnubilé par celle-ci.

Le triangle c’est les différentes trinité :

ciel - terre - humanité,

homme – femme – enfant,

naissance – vie – mort,

animal – végétal – minéral,

passé – présent – futur,

le centre – le + –  le - …

 

 

Le cercle Maru (= rond)

 

Le cercle est la représentation d’un cycle (tel le mouvement du soleil, il se lève à l’EST, se couche à l’OUEST et recommence chaque jour, comme les saisons …).

En symbolique on utilise le compas, instrument pour le tracer.

Mais on ne peut pas tracer facilement un cercle. Il nous faut un point, un axe solide pour l’élaborer et pour le circonscrire on a besoin du nombre pi pour le faire (pi qui n’a pas de fin en soi, 3,14159…. pour les matheux) !

La mesure est donc une approximation.

Le cercle symbolise la source illimité des techniques, la sérénité, la perfection.

Le cercle, c’est la représentation du ciel. Le travail est plus énergétique, on est plus dans le qualitatif.

C’est l’univers du ki. Le travail est Ryutai (gaz, air), infini. On ne pense plus aux techniques, elles viennent d’elles-mêmes et avec le kokyu s’il vous plait !

C’est le travail shin, de l’esprit. Le corps a été travaillé, les techniques assimilées, le travail est donc dans la spontanéité, l’improvisation.

 

O Senseï disait que l’aïkido est constitué de mouvements d’harmonisation circulaires. Un cercle est vide, le vide d’où émerge toute chose. Etre vide, c’est être libre. Du centre de ce vide, émerge le tout.

Le mouvement circulaire est la clef. Formez une garde triangulaire avec vos pieds au centre de la croix à l’intérieur du cercle.

 

L’aikido c’est passer par les étapes, taï, gi et shin, c’est faire passer le triangle du carré au cercle, dit autrement, c’est faire passer l’homme du fini à l’infini ! Beau programme non ?

 

 CARRE                                        TRIANGLE                                CERCLE




Terre

Homme – eau

Ciel – Air

Taï

Gi

Shin

Go Taï

Jutaï

Ryutaï

Suwariwaza

Hanmi Handachi Waza

Tachi Waza

 

 

On peut aussi trouver des parallèles avec le concept sho chiki bai, le pin, le bambou et la fleur de prunier.

 

Le pin est rond, on ne peut lui définir une face avant ou arrière mais il est représenté par un carré d’après la cosmologie shintô !

Le prunier est triangulaire. 4 triangles relient l’ensemble et génèrent la vie. Ils forment un cercle.

Le cercle fait référence au globe, à l’univers.

Le bambou représente la racine, l’origine et l’usage approprié de l’énergie.

 

 

Vous le voyez, l’étude de aïkido est bien plus que purement transpirer sur des tatamis, même si transpirer, faire partie du processus d’activation et de nettoyage de l’organisme, le misogi.

Il y a de quoi chercher pour celui qui s’en donne la peine. Et vous trouverez en fonction de votre propre investissement et de l’assimilation qu’en fera votre corps et votre esprit unifiés selon les règles transmises par O senseï !

Tout comme le musicien doit faire un avec son instrument, l’aïkidoka doit faire un avec lui-même (corps, esprit, intellect) et avec son partenaire …

 

 



 

 

ROUE DES ÉLÉMENTS : BOIS FEU TERRE MÉTAL EAU

 

BOIS

Souple, vert, printemps, gauche, est (naissance du jour) yin -

Energie qui croît, l’extériorisation

Foie / Vésicule


FEU

Chaud, rouge, été, monte vers le ciel, haut, sud (chaleur la plus forte à midi) yang max

L’énergie en pleine force, la croissance, la jeunesse.

Méridiens Cœur / Intestin grêle


TERRE

Centre, jaune, fin ou intersaison

Répartition de l’énergie, maturité

Méridiens Rate pancréas / Estomac 


METAL

Dur, blanc, automne, droite, ouest (fin du jour), yang -

Intériorisation de l’énergie, vieillesse

Méridiens Poumon / Gros intestin

 

EAU

Froide, noir, hiver, descend au sol, bas, nord yin max

Concentration de l’énergie, mise en profondeur, passage de la mort à la renaissance

Méridiens Reins / Vessie

 


FEU et EAU représentent l’axe vertical, les solstices

 

BOIS et METAL représentent l’axe horizontal, les équinoxes

vendredi 21 janvier 2022

AÏKIDO - SUPER POUVOIRS

Selon Kimura sensei, l'aïkido c'est : "Une technique effectuée par l'harmonisation de l'énergie qui surpasse les autres techniques utilisant la force et la manipulation des articulations. Avec une compréhension profonde de Aïki, il est possible pour une petite fille de défaire un homme fort."

 

Beaucoup vont se cacher derrière l'impossibilité de l'expliquer.

D'autres diront qu'il faut avoir un certain niveau et de l'expérience pour comprendre.

 

Sagawa sensei dit :"Même pour les talentueux, il est impossible de faire cela avant 20 ou 30 ans. Et pour ceux sans talent c'est absolument impossible."

 

Pas besoin de commenter !

Pour lui, ça ne sert à rien d'en parler ! (qu'est-ce que je fais donc ?), puisque rare seront les élus, comprendre et faire l'aïki est un privilège!

Un enseignant est là pour donner des indices, alors il faut se mettre sur la voie et les trouver !

L’aïkido doit être saisi par soi-même dans la sensation. Le reste, c'est du travail, de la réflexion personnelle, des pensée et beaucoup d'efforts !

Pour obtenir l'aïki, c'est un travail d'une vie. Le travail d'un jour reste le travail d'un jour.

 

Donc chers penseurs, vous voilà plongé dans une histoire rationnelle, pas de ki, de pouvoir surnaturel, de magie. Juste de la compréhension, de la réflexion et du travail, beaucoup de travail.

 

Mais il ne suffit pas de voir ou de copier, ce serait trop simple !

 

"Vous pouvez regarder tant que vous voulez, aïki ne peut pas être compris en regardant la forme extérieure.

Vous rendez votre adversaire impuissant par une action interne qui n'est pas visible de l'extérieur.

 

Il semble que la plupart des gens dans cet art essaient de copier la forme en croyant que, tant qu'ils copient la forme, ils s'entraînent correctement mais ce n'est pas du tout ça. Ce qui est vraiment important ne réside pas dans la forme mais dans quelque chose où la forme n'apparaît pas.

 

Peu importe la force que vous utilisez (…) tout ce que j'ai à faire est de bouger d'une fraction de centimètre et l'adversaire ne peut plus utiliser sa force.

 

L'aïki projette une personne lentement et calmement, les chutes bruyantes et flashy / spectaculaires servent à impressionner les gens de l'extérieur."

 

Les chutes qui claquent qui plaquent, en général ça ne marche pas, ou ça marche mais on dit merci au super Uke compatissant!

Bien sûr on aime faire chuter son Uke de manière assez virile, ça paraît efficace, ça nous rassure dans notre compréhension, on se dit Uke au sol, j'ai réussi ! C'est pas de la moquerie de ma part, on est tous passé par là.

Mais il faut sortir des jubilations de l'ego et se rendre compte que tout se passe au début bien avant l'Ukemi …

 

"Je suis fort parce que je bouge.

 

Je peux identifier le point faible de l'adversaire presque immédiatement parce que j'ai complètement relâché mon corps.

 

Je ne m'oppose pas à la puissance de mon adversaire. J'utilise mon pouvoir concentré à l'instant absolument critique, le reste du temps, je n'utilise aucune force.

 

Par l'entraînement, j'ai conditionné mon corps pour n'être influencé par aucune sorte de force.

 

Vous n'avez pas besoin de force, ce n'est pas nécessaire.

 

Le kuzushi, déséquilibrer l'adversaire, est une partie de l'Aïki, mais ce n'est pas toute l'affaire."

 

En sommes, il faut être ancré, centré dans le présent, agir et laisser agir quand il faut, concentrer son énergie, son énergie qui n'est pas de la force, mais ce qui est dans le Kokyu Rokyu, la coupe…

 

 

L'aïki est essentiellement offensif. La défense est invariablement brisée.

 

On dit souvent que la meilleure défense c'est l'attaque. Dans cette affirmation il faut comprendre que vous devez être actif, ne pouvez rester passif."

 

Pour obtenir cet aïkido, vous l'avez compris cela nécessite méthode et rigueur !

Il faut donc s'entraîner, se former et conditionner son corps et son mental !

 

Toujours selon Sagawa:

 

"Votre vie entière est un camp d'entraînement.

 

"Il est important de s'entraîner chaque jour. Vous devez construire votre corps comme une forteresse.

 

Ainsi vous construisez le corps en vous entraînant. Un entraînement intermittent, même intense est complètement inutile. Vous devez pratiquer chaque jour pendant toute votre vie, ceci et ceci seulement constitue l'entraînement véritable ou shugyo.

Sinon vous ne comprendrez rien...

 

Pratiquer seulement la forme n'est d'aucune utilité. Vous devez construire votre corps. Plutôt que vous concentrez sur des techniques complexes, concentrez vous sur les bases! Construisez votre fondation, spécialement vos jambes et vos hanches.

 

Même si vous vous arrangez pour vous entraîner chaque jour en essayant différentes approches, cela vous prendra vingt ans que votre corps soit suffisamment conditionné. Et si votre corps n'est pas convenablement entraîné, votre technique ne fonctionnera pas vraiment. Si vous vous entraînez chaque jour de votre vie, vous serez complètement transformé."

 

Le travail sur la forme est important, mais il reste inutile si le corps n'est pas conditionné, transformé … La construction passe par le travail des hanches et des jambes qui doivent être fortes.

 

"Il est important de faire des exercices qui endurcissent / renforcent le corps, plus que ceux qui accroissent la souplesse. La souplesse est bonne lorsque vous êtes devenus fort.

Bien sûr si vous comprenez le principe, vous devriez être capable de l'exercer sans beaucoup de force mais vous manquerez de tranchant, de pêche - il vous manquera une certaine intensité.

 

Vous devez aussi rendre votre corps souple. C'est nécessaire.

 

Vous devez vraiment développer vos hanches et vos jambes. Renforcez vos jambes et vos hanches si vous les croyez faibles.

Vous vous apercevrez que les réponses émergent d'elles-mêmes.

 

A la fin vous trouverez qu'affrontez des gens bien plus forts ne vous est pas un problème. Une personne avec des hanches et des jambes sous-développées tend à se fier à la force des épaules. Quelqu'un qui bouge doucement a le potentiel de devenir bon. Une personne rigide et tendue est d'emblée sans espoir.

 

Vous devez construire dans vos hanches et vos jambes les muscles aux bons endroits. Pour cela vous devez vous entraîner tous les jours."

 

Ce travail physique a ceci d'unique qu'il forme aussi l'esprit. En même temps, notre cher cerveau fait partie de notre corps !

Selon Sagawa, à force de s'entraîner, de renforcer son corps, les techniques se développent naturellement. Cela influe aussi sur la force mentale, sur l'esprit, donc l'aptitude au combat.

 

"Vous devez créer le Hara dans le mouvement."

 

Le résultat demande un effort, un effort important et tout le temps. O Sensei, n'est pas arrivé comme cela par hasard. Il a travaillé dur, étudié jusqu'à la fin de sa vie.

Il faisait chaque jour,  plus de 20 entraînements, et 1h de Suburi soit 300000 par an en moyenne !

Mais tous les grands génies font cela, On dit de Picasso qu'il aurait fait plus de 100 000 œuvres … tout cela pour faire un trait de génie ….

 

Maître Saito, disait encore sur son lit de mort :"n'oublies pas tes suburi".

Les suburi font partie de la construction du corps, et la prise de conscience du corps pour son utilisation. Comme Kokyu Ho, ce n'est pas une histoire de force musculaire, c'est trouver le chemin …

 

"La simple pratique de balancer une épée de bois (suburi) peut grandement vous aider si vous en faites beaucoup. Voilà ce qui est important. Vous accomplirez beaucoup par l'entraînement. Mais ceci n'est que la construction du corps. Peu importe le travail que vous accomplirez, cela ne signifie pas que vous atteindrez l'aiki."

"Ce n'est qu'en pratiquant une série d'exercices pendant de très nombreuses années que vous pourrez à la fin comprendre l'efficacité."

 

Comme quoi, il y a de l'espoir, mais qu'il est temps de s'y mettre !

 

Mais il ne suffit pas de se cantonner à copier la forme, la reproduire à l'envie comme une pure logique Aikikai. Il ne faut pas juger sur les apparence. Le résultat d'une belle forme est due à ce que l'on y met à l'intérieure.

 

Un Sensei, n'enseigne pas traditionnellement. Il montre c'est tout ! O Sensei, montrait une technique, et les Deshis s'entraînaient en essayant de capter ce qu'ils avaient vus. Mais c 'est pas O Sensei qui les prenait par la main pour leurs dire, faites ceci, faites cela. C'est à l'élève de travailler, de s'investir.

D'une certaine manière, l'être s'accompli par lui-même sur la voie, le Do. L'homme est son propre chemin. Ce qu'on a capter, appris par soi-même, on l'a acquis pour toujours.

A trop expliquer, les enseignants parasitent peut être l'enseignement ?

 

En même temps, il faut comprendre qu'après la guerre, beaucoup de Sensei, avaient un peu de répugnance à divulguer les choses qu'ils avaient acquis eux au prix de gros efforts, d'un travail dur voir obsessionnel. Alors donner un avantage, comme ça à des "étrangers" …

 

Ils avaient aussi pour eux le Yamato-damashii, l'esprit Japonais en quelque sorte. Serrer les dents et persister, avoir une vigueur mentale prête à toute épreuve. Même si on a tous des faiblesses, surtout ne pas les laisser s'exprimer, mais au contraire s'appuyer sur la force de son entraînement avec l'intention de défaire son adversaire. Cette mise en condition, conditionne tout le reste et vous fait être prêt à chaque instant.

 

L'entraînement d'un Budo devrait nous permettre d'être prêt n'importe quand; dans un esprit calme et sans effort ! A la limite, peu importe ce qu'il peut se passer. Vous devez être prêt, avec un corps et un esprit conditionné par le travail, sans fierté ni orgueil.

 

Cette faculté d'accepter l'instant est une force de l'esprit, certes nourri par un travail sur le corps, sur le côté émotionnel et rationnel par la compréhension des techniques.

Beaucoup de pratique en mettant toute la sincérité et la justesse qu'il faut aide à cela, car dans un combat, c'est je coupe ou je suis coupé !

Au bout du compte, le pouvoir, est celui de l'esprit (spirituel?). Vos actions reflètent votre état d'esprit. donc une bataille c'est pas un corps à corps, ce serait plutôt une bataille âme contre âme !

Esprit fort et technique sûre ne doivent faire qu'un.

 

Alors, toujours envie de faire de l'Aïkido, d'avoir ces pouvoirs ???

 

Chacun doit comprendre que c'est une voie pour un travail personnel que l'on entreprend avec des compagnons de voyage qui sont nos partenaires sur le tatami. C'est une voie parsemée d'épreuves, de douleurs aussi bien physiques que mentales, mais le Budo reste un fabuleux voyage pour celui qui l'a choisi.

 

Il implique de devoir toujours progresser et toujours chercher.

 

jeudi 20 janvier 2022

AIKIDO ET LES 5 ELEMENTS

Quelques réflexions ...


Il ne vous a pas échappé je présume que l’on rencontre 5 grands principes dans l'aïkido !


Imaginons une technique partant d’une attaque frappée. L’immobilité de Tori dans l’attente du moment idéal à l’esquive ressemble à la TERRE, il est enraciné, les pieds vissés au Tatami, l’équilibre parfait. 

Le mouvement qui suit correspond à une intense émotion car il faut bouger au bon moment, c’est le commencement, la montée du dynamisme, cela demande de l’audace, de l’imagination et une bonne perception visuelle. Tout est clair nous sommes dans le BOIS.

L’esquive est suivie de la construction d’une technique qui porte Tori dans la sublimation de soi, c’est le point culminant de la technique, la plénitude. Nous sommes maintenant dans le FEU.

Que cette technique se termine par un contrôle au sol ou une projection, Tori passe à ce moment là dans une phase de terminaison, c’est la descente énergétique, l’expiration, en quelque sorte l’automne, le couchant. Cette fois il s’agît du METAL.

Enfin, Tori s’éloigne, la technique est terminée, il reprend son calme, c’est la dissolution entre Tori et Uke. La concentration reprend pour une prochaine technique, c’est la fin avant la renaissance, en quelque sorte l’hiver. Nous sommes dans l’EAU.

 

 Étirement des méridiens :

Voici une série d’exercices qui vont permettre d’étirer successivement les douze méridiens principaux. Comme les muscles ou d’autres éléments anatomiques les méridiens peuvent subir des tensions, des sortes de « nœuds » plus ou moins permanent. Par un ressenti et une focalisation de l’attention sur les méridiens ou les secteurs concernés par eux, il est possible de favoriser le bon fonctionnent des canaux d’énergie que sont les méridiens. Evidemment l’aspect musculo-articulaire (étirement muscle articulation) est aussi présent.

  • méridiens poumon et gros intestin (métal) :

Debout, croiser les mains dans le dos et soulever les mains le plus haut possible puis penchez vous en avant pour accentuer l’étirement.

  • méridien rate-pancréas et estomac (terre) :

En Seiza les mains croisées et bras tendus au dessus de la tête. Allongez-vous lentement en arrière mains tête et dos au sol. Attention aux ménisques et problèmes de genoux dans cet exercice à faire doucement. Rester bien talons en contact avec les fesses et non en dehors des hanches.

  • méridien cœur et intestin grêle (feu) :

Assis, jambes pliées, plantes de pieds l’une contre l’autre devant et contre soi. Attrapez les pieds avec vos mains et penchez le buste dos droit (mais souple) vers le sol.

  • méridien rein et vessie (eau) :

Assis jambes tendues pointes de pieds relevés. Amenez le ventre vers les cuisse (mouvement de hanche) dos droit et souple.

  • méridien maître du cœur et triple réchauffeur (feu) :

Assis tailleur ou lotus. Posez chaque main sur le genou opposé. Amenez le buste et la tête vers le sol.

  • méridien foie et vésicule biliaire (bois) :

Assis jambes tendues et écartées au maximum. En croisant les mains pliez votre corps vers un pied et maintenir au moins 5 respirations puis changé de côté.

En aïkido, l’harmonisation du corps et de l’esprit est souvent évoquée. Cette harmonisation est recherchée avec le partenaire mais aussi avec soi même. Ceci est un vaste programme !! Le concept d’énergie (Ki) est lui-même très évoqué. Ces exercices permettent de travailler l’énergie (méridiens) via le corps (posture d’étirement) et l’esprit (attention focalisée). Pour entraîner cette attention focalisée il est possible de chercher à ressentir de la fluidité du corps son asymétrie (c’est-à-dire une raideur d’un côté par rapport à l’autre) et les difficultés expiratoires dans chaque exercice.

 

ETIREMENT

Méridien

Etirements musculaires principaux

1

Poumon, gros intestin

Grand pectoral, deltoïde, Grand dentelé

2

Estomac, Rate-pancréas

Quadriceps, grand droit (abdomen), pectoraux

3

Coeur, intestin grêle

Adducteurs, Fessiers

4

Rein, Vessie

Ischio-jambiers, triceps suraux

5

Maître du coeur, triple rechauffeur

Fessiers, pyramidal, deltoïde

6

Foie, Vésicule biliaire

Adducteur, grand dorsal, ischio-jambier

 

Les 5 principes

Voilà la symbolique géométrique des 5 principes d'immobilisation (ça ne vous rappelle rien??). Ces techniques suivent les directions qu'elles représentent:

Ikkyo est représenté par l'axe vertical (action verticale sur le coude pour amener le partenaire au sol)

Nikyo est représenté par l'axe horrizontal (action horrizontale sur le coude et poignet pour amener uke au sol en omote)

sankyo est représenté par les 2 diagonales ascendantes (ces diagonales représente l'action d'armer sur uké avant de couper)

Yonkyo est représenté par les 2 diagonales descendante (ces diagonales représente la coupe)

Gokyo est représenté par le cercle (la trajectoire de la coupe faites sur le bras d'uke forme un arc de cercle)


Ensuite les bâtons qui ornes le cercle sont là pour représenter les directions (shiho kiri, les 4 directions, (en gras)), happo kiri (8 directions), les autres rayons sont des subdivisions qui représentent toutes les directions possibles à l'infini.

 

 

Si nous analysons Kyo et Jitsu (vide et plein), il est évident que les différents temps de construction d’une technique passe par ces phénomènes, nous l’avons vu pour les 5 éléments, des moments forts suivent « le laisser faire ». Keiraku (système circulatoire) correspond bien au mouvement décrit par un Taïsabaki ou un Tenkan, ces moments de grande mobilité ou le corps suit une trajectoire bien définie.

Pour résumé nous pourrions dire que la pratique de l’Aïkido demande, comme pour le Shiatsu, beaucoup de compassion envers son partenaire, et il est remarquablement démonstratif des différents moments de la vie quel qu’elle soit; le calme vers l’activité, de la colère à la sérénité, de la haine à l’amour, de la naissance à la mort et tout recommence infiniment, sans jamais cesser. C’est ce que l’on nomme l’impermanence.

 

 

 

 

 

mercredi 19 janvier 2022

QUAND ET COMMENT REAGIR ?

Dans le dojo, nous pratiquons un art martial, un art guerrier issu de ces vaillants samurai. Or sur les tatamis je n'ai encore jamais vu un partenaire se mettre dans la peau d'un agresseur prêt à vous tuer!

Alors peut-être qu'on simule et recrache notre agressivité sous une forme codifiée avec un partenaire complaisant? Et s'il est très complaisant, cela peut même nous viriliser par l'ajout de projection "hyperenvolée" ou il est projeté rien que par notre ki ou s'immobilisant à notre moindre contact et ainsi renforcer notre ego?

 

Notre pratique nous ramène sûrement à des archétypes (voir les travaux de Jung ….). Pour autant, l'entraînement aiki se fait dans la joie et la bonne humeur. On ne doit pas oublier que l'on pratique un budo. Une voie martiale qui répond de par son évolution à des codes, une étiquettes et grâce à O Senseï on est passé du bujutsu techniques de combat pour tuer au budo, art martial, voie martiale pour le développement de soi.

 

Durant l'entraînement, on devrait se rapprocher le plus possible d'un réel conflit mais en créant un cadre de travail pour être à l'aise et éviter d'éventuels traumatismes (aussi bien pour notre partenaire attaquant que pour nous-même l'agressé).

 

Pour cela, on doit prendre connaissance et maîtriser 3 paramètres qui sont la forme, l'espace et le temps.

 

 

La forme:

 

Notre position de départ, la garde, présente déjà une forme. En général on prend une garde neutre hanmi, attitude non violente, position stable, triangulaire de profil qui permet à l'énergie de passer (contrairement à une position de face qui bloquerait le passage et ferait monter la sauce, voir à ce sujet les positions des personnes en conflits  …).

Au niveau de la dynamique, cette position hanmi est similaire à une sphère qui est stable et équilibrée.

 

La technique de l'attaquant va l'entraîner dans une forme gestuelle spécifique à son choix. Ainsi une attaque shomen lui fera lever son bras et faire un pas en avant lors de la descente du bras.

Cette dynamique d'attaque va déformer la sphère vers l'avant comme un œuf.

 


L'espace:

 

L'attaquant fait une attaque en fonction de l'analyse de l'espace qu'il y a entre lui et sa cible. Cet espace doit être libre et la cible parfaitement définie pour atteindre le but.

L'espace qu'on prend pour un coup de pied est plus grand que pour un coup de poing.

 

 

Le temps:

 

Déjà quand peut on dire que l'attaque commence ?

L'attaque commence par un mouvement qui est à l'initiative de l'attaquant, qu'il initie et élabore dans son cerveau. Mais peut être démarre-t-elle avant par notre posture agressive qui initie la réponse (l'attaque) de notre partenaire ?

Selon le niveau de pratique, on ne verra l'attaque qu'à l'intention naissante dans le cerveau de l'attaquant, ou lors du mouvement physique de celui-ci, quand on voit la coupe venir sur notre tête. Après, c'est un peu tard pour réagir!

 

Mais quelle que soit l'attaque on se rend compte que ces paramètres sont liés. L'attaque ne naît que d'un geste, une forme définie qui se fait dans un espace défini dans un temps défini.

 

L'attaqué peut donc aussi jouer avec ces paramètres pour contrôler l'attaque. Un seul voir les trois pour les plus avertis. Mais en maîtriser un c'est les maîtriser tous car ils seront forcement modifiés.

 

La forme en modifiant notre posture.

 

L'espace en déplaçant la cible de place, donc notre corps, sortir de cette ligne d'attaque du kensen.

 

Le temps en le raccourcissant par anticipation de l'attaque ou en l'accroissant par notre déplacement juste avant ou lors du contact selon la technique envisagée.

 

On retrouve la notion de Ma-aï

 

Cet espace-temps dynamique qui nous unit entre Tori et Uke, espace physique qui est vide mais aussi espace mental entre les 2 personnes.

Le aï est le même que celui de l'aïkido, il y aussi une notion d'harmonie.

 

Il est aussi important de ne pas rendre méfiant l'attaquant. Car dès la pensée d'attaque dans son cerveau il va projeter celle-ci physiquement et le plus rapidement possible afin d'atteindre sa cible. Il est donc important de ne pas le perturber dans toute sa démarche. Sans compter que plus son attaque sera franche, authentique, plus il vous sera facile de l'esquiver.

Votre travail suppose de s'affranchir des peurs, des réflexes instinctifs, et d'avoir du sang-froid. Tout l'art de l’aïkido réside dans ce moment, ce point de non-retour de l'attaque. Vous devez travailler détendu, relax, serein, stable face à une attaque, faire un travail sans tension, sans raideur ou crispation. Ainsi vous serez en toute circonstance au centre de votre sphère que vous pourrez rendre dynamique selon les techniques.

 

Et inutile de mentaliser tous ces paramètres, l'attaque ne pourra vous en laisser le temps. C'est tout votre corps qui doit comprendre et bouger quand il le faut. On retrouve le concept zen de Mushotoku, être sans intention ni pensée. La plus parfaite perfection, la beauté du geste se trouve dans celui qui sait s'adapter au rythme, au mouvement sans opposition, être en harmonie !

 

Réfléchissez pas trop et pratiquez !

mardi 18 janvier 2022

AITE TORI UKE

Dans un dojo, on emploie souvent les termes de Aite, Tori, Uke. Mais quel sens se cache derrière ces noms ? 

AITE 相 手

La main d'en face, l'opposant, l'adversaire

 

Composé de 2 parties, comme vous pouvez le voir, Ai n'a pas la même écriture que celui de l'Aïkido. Dans ce Ai, nous retrouvons l'arbre et l'œil. C'est quelqu'un qui observe un arbre ! Il y a donc un autre que je regarde. Il signifie, ensemble, mutuel.

Te, c'est la main, kanji qu'on trouve dans karate, ou les noms des saisies katate dori …

La main symbolise l'homme et a une symbolique très forte (on prend la main de quelqu'un pour l'épouser).

La main c'est aussi celle qui tient l'arme ou l'arme elle-même.

Aite est donc un adversaire armé, un agresseur qui nous fait face devant nous tel un arbre que l'on voit. La main mutuelle, la main prêtée à son partenaire.

Dans notre pratique, c'est parce qu'il y a l'autre que je vois et qui m'attaque que la pratique est possible. Soyez donc reconnaissant de Aite qui se livre à vous afin de vous contraindre à vous perfectionner.

Dans Aite, il y a une notion de dualité, car il y a moi et l'autre ! La technique Aiki doit permettre de faire un, comme avec le Ciel et la Terre pour supprimer cette dualité.

Aite était le terme très souvent employé par Tamura Sensei.

 

TORI 取 り

Tori est celui qui fait la technique, qui exécute, qui "prend" le corps de Uke.

 

A l'origine c'était le terme Toru. Il a été rajouté le caractère Te pour donner ToruTe qui a donné ensuite ToriTe et s'est simplifié en Tori.

Tout cela pour trouver le kanji de toru qui veut dire prendre auquel on rajoute l'hiragana ri

Dans Toru on retrouve symbolisé la main et l'oreille. Pour l'histoire, les Bushi sur les champs de bataille, se faisaient rétribuer pour leurs faits de guerre en fonction du nombre de guerriers tués. Pour les compter, le bushi tranchait les oreilles. Il ne restait plus qu'à les compter !

 

UKE 受 け

Uke c'est celui qui subit la technique, qui reçoit.

 

Comme pour Tori, Uke est la forme simplifiée de Ukeru. C'est le même terme pour l'Ukemi.

Uke se lit en 2 parties, on a le U(keru) et l'hiragana Ke.

Uke représente deux mains qui se transmettent un objet. Il y a l'idée de recevoir de l'autre. Comme un cadeau que l'on transmet, il n'y a pas de perte ni de chute. C'est recevoir.

Uke reçoit de Tori, voilà une notion importante ! Uke ne chute pas parce qu'il est vaincu par Tori car il y a une notion d'échange sans perte. Mais pour recevoir, il faut donner ! Les 2 partenaires travaillent ensemble ! Aussi Uke n'est pas que celui qui va chuter ou être immobiliser. C'est Uke qui va solliciter du mieux de ces compétences Tori. C'est Uke qui permet l'action et donc à Tori de progresser. Uke est comme Tori, il doit travailler son attaque, gérer le ma-aï adéquat, le timing, s'engager totalement tout en se protégeant.

Uke reçoit la technique de Tori certes, mais la réception doit être construite, organisée. Et en fonction de la situation que lui amène Tori, il peut être en mesure de retourner la situation, absorber le coup, se rétablir ou chuter pour mieux attaquer de nouveau.

 

Il y a une relation Uke / Tori chère à notre pratique qui est plus du gagnant / gagnant que du gagnant / perdant qu'on rencontre dans la plupart des sports de combat !

 

Après quelques années d'expériences … les rôles Uke / Tori seront confondus dans la pratique. Car Tori par sa vision pourra plus facilement déclencher l'attaque ou la différer et ainsi prendre l'initiative. Uke quand à lui, utilisera la moindre faille dans le travail de Tori pour combler ce vide et pourquoi pas faire une technique Kaeshi waza.

Tori devient Uke, Uke devient Tori, on a un certain équilibre, on travaille en Ki Musubi, en phase avec son partenaire.

 

Petite réflexion:

 

Je lance un atémi au visage de mon partenaire. Celui-ci riposte en saisissant mon bras et me fait un Katate Dori et je pars sur un Kote gaeshi.

Qui est Uke, qui est Tori ???

 

Autres termes:

SHITE, la main qui sert, qui permet au partenaire de travailler : 仕 手 (shi: servir et te la main)

 

Dans le travail des armes, on emploie les termes suivants:


SHIDACHI celui qui tient le jo

 

UCHIDACHI celui qui tient le sabre